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Protégeons toutes les érablières

Protégeons toutes les érablières

20 septembre 2023

Au début de l’été, le ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec (MAPAQ) a lancé une consultation nationale sur le territoire et les activités agricoles. Pour les Producteurs et productrices acéricoles du Québec (PPAQ), le territoire agricole fait partie du patrimoine de la province. Les érablières qui se trouvent sur notre territoire représentent un joyau pour notre agriculture. D’ailleurs, les traditions du temps des sucres sont désignées comme élément du patrimoine immatériel du Québec depuis 2021.

Les retombées économiques de l’acériculture démontrent que la filière acéricole enrichit toute la société québécoise. La production et la transformation des produits d’érable créent des milliers d’emplois et contribuent à l’économie par des rentrées de fonds importantes pour nos gouvernements. Le Québec compte 12 régions acéricoles dynamiques où l’acériculture constitue une locomotive économique pour de nombreuses localités. De plus, il faut souligner que le Québec est le leader mondial en production d’équipements acéricoles. Le développement de la production acéricole permet de soutenir toute une économie régionale puisque les acériculteurs et acéricultrices d’ici vont se fournir localement en pièces et en équipements.

Nos forêts d’érable sont une source importante de stockage du carbone, contribuant à réduire les changements climatiques mondiaux. Ainsi, les érablières du Québec stockent plus de 744 000 tonnes métriques de carbone par an, soit 11 fois plus de carbone que le processus de production du sirop d’érable. Elles abritent une variété d’espèces d’animaux et de plantes diversifiées, soutenant une riche biodiversité. Cette richesse naturelle est notamment composée de plusieurs espèces menacées ou vulnérables. On compte 1,4 million d’hectares de territoires au Québec qui possèdent un statut d’érablière. Ces érablières sont autant de refuges pour la faune et la flore.

De la régulation du climat à la fourniture de précieux produits forestiers, les érablières québécoises offrent des avantages pour l’écosystème souvent méconnus. Pas moins de 12 services écologiques rendus par les érablières du Québec ont été identifiés par des experts indépendants. Ils militent ainsi en faveur d’une protection accrue des érablières, qu’elles soient situées en terres privées ou en forêt publique.

PAS MOINS DE 12 SERVICES ÉCOLOGIQUES ONT ÉTÉ IDENTIFIÉS PAR DES EXPERTS INDÉPENDANTS.

La Loi sur la protection du territoire et des activités agricoles (LPTAA) définit une érablière comme « un peuplement forestier propice à la production de sirop d’érable d’une superficie minimale de quatre hectares ». La Commission de protection du territoire agricole du Québec (CPTAQ) assure le maintien du potentiel acéricole sur le territoire québécois en encadrant les pratiques d’aménagement durable des érablières en zones vertes. Par l’entremise de la LPTAA, les érablières en zones vertes, majoritairement situées sur les terres privées, bénéficient ainsi d’une meilleure protection que celles situées en zone non agricole. S’il est clair que la protection des érablières en zone agricole ne doit en aucun cas fléchir à l’issue de la consultation nationale lancée par le MAPAQ, elle doit également s’inscrire comme une priorité pour les érablières situées en forêt publique.

Texte publié dans le magazine Forêts de chez nous – septembre 2023