Du génie dans notre sirop d’érable

Du génie dans notre sirop d’érable

5 septembre 2022

Texte de Jean-Michel Lavoie – Ph. D., chimiste, professeur titulaire de la Chaire de recherche industrielle sur les technologies acéricoles (CRITA), fondateur et directeur du Laboratoire des Technologies de la Biomasse (LTB)

Chacun d’entre nous sera d’accord pour affirmer que confrontés à une problématique, nous avons le choix de revenir sur nos pas, de contourner cet obstacle pour continuer ou tenter de le comprendre et de l’intégrer à notre bagage de connaissances pour pouvoir s’améliorer.

C’est ainsi qu’entre en jeu la recherche : elle nous sert à décortiquer ces défis pour mieux y faire face, voire même les utiliser comme levier. Il y a un peu plus d’un an, un nouveau centre de recherche en acériculture a vu le jour à l’Université de Sherbrooke : la Chaire de recherche industrielle sur les technologies acéricoles (CRITA). Ce guichet unique permet aux différents intervenants du monde acéricole d’effectuer de la recherche collaborative de haut niveau sous diverses thématiques liées au domaine du génie chimique, du génie biotechnologique, de la chimie et de la biologie. En comptant sur des scientifiques, les entreprises acéricoles d’ici pourront obtenir des solutions aux problématiques vécues dans leur quotidien.

Rapidement, les chercheurs de ce nouvel organisme de la communauté acéricole québécoise se sont mis au travail, et ce, en collaboration avec plusieurs partenaires privés et publics afin d’entreprendre divers projets.

Le sirop d’érable de type bourgeon et le sirop d’érable filant

L’équipe a commencé par deux problématiques récurrentes du monde acéricole : le sirop d’érable de type bourgeon et le sirop d’érable filant. Avec le comité de développement de St-Romain, la Chaire de recherche développe des technologies permettant d’éliminer sélectivement les molécules problématiques du sirop d’érable (dans le cas du sirop d’érable de type bourgeon). Les molécules qui créent la problématique du sirop d’érable filant sont plutôt la préoccupation de l’équipe de la Distillerie du Granit.

L’automatisation de la production

L’automatisation est un besoin de plus en plus criant au sein de l’industrie acéricole et c’est ainsi qu’en collaboration avec le groupement Aménagement forestier coopératif des Appalaches, l’équipe universitaire met actuellement en place un système de senseurs et d’intelligence artificielle qui viendra, à terme, faciliter l’opération d’unités commerciales de production de sirop d’érable en impliquant un minimum de personnel.

Eaux usées acéricoles et nouvelles technologies d’évaporateurs

Deux autres projets sont aussi menés de concert, cette fois en partenariat avec Les Équipements Lapierre, soit la gestion des eaux usées acéricoles ainsi que de nouvelles technologies pour les évaporateurs.

Moussage du sirop d’érable

Le personnel du CRITA, en collaboration avec le Club acéricole du Sud du Québec, se penchera sur le moussage du sirop d’érable lors de sa production et tentera de régler cette problématique historique.

Texte publié dans l’InfoSirop – Été 2022