
Éditorial – Juillet 2021
Récolte décevante, réserve indispensable
Éditorial du président
En acériculture, vous le savez, nous prenons et transformons ce que mère Nature nous offre. Décidément, en 2021, elle n’aura pas été très généreuse pour plusieurs d’entre nous. Après deux années records, cette dernière récolte de sirop d’érable ne passera pas à l’histoire. Dans plusieurs régions du Québec, la saison fut courte et chaude, mais nous avons tout de même produit 133 millions de livres de sirop d’érable.
Cette année, la production est moins importante que le niveau de demande de nos acheteurs autorisés. En 2020, les consommateurs étaient au rendez-vous. La filière a largement profité de l’augmentation des ventes de produits d’érable en épicerie. Pendant cette même période, les acheteurs de sirop d’érable en vrac ont fait l’acquisition de 147 millions de livres de sirop d’érable à travers l’agence de vente. Ceci représente une hausse de 14 % par rapport à 2019 tandis que pour les exportations, l’augmentation est de 21,9 %. De plus, les statistiques de ventes et d’exportations des premiers mois de l’année 2021 nous permettent d’être optimistes.
Depuis la mise en place du plan conjoint en acériculture, en 1990, les producteurs et productrices acéricoles du Québec se sont dotés de plusieurs outils de mise en marché. Face à une récolte décevante en 2021, nous pouvons heureusement compter sur notre réserve stratégique de sirop d’érable pour assurer l’approvisionnement de toute la filière acéricole. La réserve nous permet également de maintenir la stabilité des prix et de rassurer les marchés mondiaux.
Du côté des revenus, une faible récolte a certainement une incidence sur les entreprises acéricoles du Québec. Vous pouvez être certain que le conseil d’administration des Producteurs et productrices aéricoles du Québec (PPAQ) prendra toutes les mesures nécessaires afin d’optimiser les ventes du sirop d’érable en stock dans la réserve stratégique. Également, nous ferons des paiements aux producteurs et productrices acéricoles dès que possible, et ce, tout au long de l’année 2021.
La récente récolte nous démontre aussi toute l’importance pour les acériculteurs et les acéricultrices de souscrire à l’assurance-récolte. Grâce aux programmes offerts par La Financière agricole du Québec, plusieurs entreprises seront en mesure de pallier des pertes de revenus.
Dans un autre ordre d’idées, le 26 mai dernier, vous étiez près de 300 à vous joindre à nous virtuellement pour l’assemblée générale annuelle des PPAQ. Je vous remercie de votre participation à la vie syndicale de votre organisation. Lors de cette assemblée, les participants ont eu la chance de poser des questions à André Lamontagne, ministre de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec, ainsi qu’à Marie-Claude Bibeau, ministre de l’Agriculture et de l’Agroalimentaire du Canada. De même, cinq experts ont pris part au panel de discussion ayant comme thématique « 168 millions d’entailles en 2080 ». Ce fut une portion très intéressante de notre assemblée. Cette assemblée virtuelle a été rendue possible grâce au travail formidable d’une équipe d’employés des PPAQ. Un grand merci à vous!
Finalement, je tiens à remercier particulièrement les délégués de m’avoir accordé à nouveau leur confiance à titre de président de notre organisation. Je suis très fier de continuer à représenter les acériculteurs et acéricultrices du Québec afin de poursuivre le développement des PPAQ.
Serge Beaulieu
Président, Producteurs et productrices acéricoles du Québec
Texte publié dans l’Info-Sirop, Vol. 8 № 3 — Juillet 2021