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Les forêts publiques, un travail sans relâche

Les forêts publiques, un travail sans relâche

13 décembre 2022

Lors de la dernière campagne électorale québécoise, les PPAQ ont joué un rôle actif dans le dossier du développement de l’acériculture en forêts publiques. Après plusieurs mois de démarches, la période électorale a permis à l’industrie acéricole d’arracher des engagements aux partis politiques.

Depuis plus de deux ans, les PPAQ s’emploient à faire reconnaître la place de la production du sirop d’érable sur les terres de la Couronne. Au courant de l’été dernier, des premiers pas dans la bonne direction ont été réalisés alors que le ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs du Québec (MFFP) a mis en place une table stratégique sur l’acériculture. Les représentants de la filière acéricole peuvent ainsi discuter avec leur vis-à-vis de l’industrie forestière et les équipes ministérielles sur un partage plus équitable entre les usagers de la forêt publique. En mai 2022, une consultation publique a été tenue sur un premier Plan directeur pour le développement de l’acériculture en forêts publiques, ce qui aura permis aux PPAQ, mais également à l’ensemble de l’industrie de l’érable, de faire entendre leurs solutions.

Malgré tout, beaucoup de chemin reste à parcourir pour arriver à une entente satisfaisante pour tous. C’est pourquoi les PPAQ ont profité du scrutin du 3 octobre 2022 pour demander aux différentes formations politiques de se saisir du dossier et de prendre des engagements en faveur de la protection des érables.

L’économie du Québec bénéficie de l’acériculture

Alors que la campagne électorale débutait, les PPAQ ont dévoilé les résultats d’une étude sur les retombées économiques de la production et de la transformation du sirop d’érable. Cette étude estime que pour l’année 2022, l’acériculture représente 12 582 emplois équivalents temps plein, contribue au Produit intérieur brut (PIB) à hauteur de 1,13 milliard de dollars et engendre des revenus de taxation de 235 millions de dollars pour le Québec et le reste du Canada. De plus, ces données peuvent être avantageusement comparées avec d’autres activités. Selon les calculs des PPAQ fondés sur la comparaison des retombées économiques entre les secteurs de l’acériculture et de l’industrie forestière, pour les mêmes 100 hectares d’érablières exploitées en forêt publique sur 25 ans, la production de sirop d’érable permet la création de 16 fois plus d’emplois, de 9 fois plus de croissance économique en PIB et de 26 fois plus de revenus en taxes et en impôts que la récolte de feuillus durs.

[ … ] la production de sirop d’érable permet la création de 16 fois plus d’emplois, de 9 fois plus de croissance économique en PIB [ … ] que la récolte de feuillus durs.

Si tous conviennent que le gouvernement du Québec doit faire une bonne utilisation de ses ressources naturelles avec en tête le bénéfice pour le plus grand nombre, les forêts publiques québécoises profiteraient d’une exploitation acéricole qui engendre d’importantes retombées tout en préservant la biodiversité et les activités des autres usagers, comme les activités de plein air.

Des engagements pour 4 des 5 partis politiques

À l’occasion du conseil général de l’Union des producteurs agricoles (UPA) des 7 et 8 septembre 2022, les chefs des cinq principaux partis politiques ont été invités par Luc Goulet, président des PPAQ, à se prononcer sur l’utilisation que leur éventuel gouvernement ferait de la forêt publique. L’exercice a permis de sensibiliser les candidats au poste de premier ministre sur l’importance d’un meilleur partage des hectares de forêt à potentiel acéricole. Aux quatre coins du Québec, les syndicats régionaux des producteurs et productrices acéricoles ont repris ces messages afin d’interpeller cette fois les candidats dans chacune des régions.

Les représentants des PPAQ ont été présents notamment lors de débats locaux et dans les médias régionaux. De nombreuses lettres ont également été envoyées aux candidats afin de leur demander d’appuyer les revendications de l’industrie. Les représentations des PPAQ ont mené à des engagements clairs en faveur de la protection de 200 000 hectares de forêts publiques pour préserver le potentiel acéricole du Québec. Ainsi, le Parti libéral du Québec, Québec solidaire, le Parti québécois et le Parti conservateur du Québec ont tous repris la demande des acériculteurs et acéricultrices. La campagne électorale n’aura cependant pas permis d’avoir la même écoute de la part de la Coalition avenir Québec (CAQ).

Avec l’élection d’un nouveau gouvernement majoritaire de la CAQ, les PPAQ poursuivront leurs efforts auprès de la nouvelle ministre responsable du dossier, madame Maïté Blanchette Vézina, afin d’arriver rapidement à une entente à la satisfaction de toutes les parties prenantes. En plus d’un minimum d’hectares à réserver pour des pratiques acéricoles, les discussions se poursuivront également afin de maintenir la norme d’entaillage en forêt publique à 20 centimètres (8 pouces) et de revoir le fonctionnement des Tables locales de gestion intégrée des ressources et du territoire (TLGIRT).