Migrer vers les énergies vertes, une question de logique !
Reportage de JOHANNE MARTIN, journaliste
« Même si ça demande plus d’efforts, je ne retournerais pas dans des énergies qui ne sont pas vertes. De passer du mazout au bois, l’automatisation est moins là, mais on mise sur l’économie circulaire en récupérant nos arbres pour les évaporateurs. En acériculture, on travaille dans la nature et il me semble que tout ça est très logique ! »
Il y a neuf ans, la famille Douville opérait une transition en remplaçant ses évaporateurs au mazout. Aujourd’hui, Richer et ses enfants — Karine, Jasmin et Gratien —, de même que leurs conjoints respectifs, acheminent leur sève d’érable dans un centre de bouillage qui abrite deux appareils au bois et un système d’osmose à haute concentration. Les quatre entreprises qu’ils possèdent — en plus de celle d’un joueur non apparenté — exploitent 140 000 entailles.
« On avait des visées plus vertes dans la façon de produire notre sirop d’érable. Tout le bois qu’on ne prend pas, qui se vend plus ou moins, on peut le réutiliser dans nos évaporateurs, expose Karine Douville, propriétaire de la Sucrerie du Lac Blanc située à Saint-Ubalde, dans Portneuf. On aurait pu y aller à l’époque avec une bouilleuse électrique, mais c’était nouveau et on doutait un peu du produit fini parce que l’appareil donne un sirop d’érable moins caramélisé. »
Les stations de pompage aussi
Outre l’emploi de la biomasse et le virage partiel vers le bouillage à l’électricité, les Douville songent à automatiser leurs stations de pompage. Ils visent ainsi à réaliser des économies en réduisant notamment le nombre de tournées en forêt. Le besoin en carburant sera donc moindre, tout comme le temps de travail pour accomplir cette tâche.
« C’est sûr que quelque part, on serait en mesure d’économiser sur nos coûts et d’avoir le maximum d’énergie au bon moment, commente au passage l’acéricultrice. Si on est obligés de faire deux tournées de stations de pompage, même avec des caméras, on est toujours soumis à aller voir en personne si on n’a pas des façons automatisées de faire les choses. Actuellement, on peut installer des systèmes de surveillance quand même assez fiables ! »
Vers de nouvelles technologies
Karine Douville a récemment intégré une cohorte d’entrepreneurs du Créneau Acéricole intéressés à l’industrie 4.0 dans les érablières. Ceux qui prennent part à l’initiative s’appliquent à favoriser leur croissance selon une approche de développement durable en faisant entre autres appel aux nouvelles technologies. Les évaporateurs sont évidemment concernés, mais également l’aménagement forestier, les fuites et la gestion de l’entreprise.
« De notre côté, ce qu’on aimerait aussi avoir, c’est un calibreur de sirop d’érable automatique. C’est dans les nouvelles technologies qui sont sorties au cours des dernières années et ça permet une qualité, une uniformité. On élimine beaucoup l’erreur humaine et les fluctuations de nos instruments de mesure qui deviennent désuets. Une fois tout automatisé, ça nous allège, puis on peut mettre nos efforts ailleurs. Et pour moi, c’est en forêt ! », conclut Karine Douville.
« [ … ] ce qu’on aimerait aussi avoir, c’est un calibreur de sirop d’érable automatique. [ … ] ça permet une qualité, une uniformité. »