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Une organisation au cœur de l’industrie acéricole

Une organisation au cœur de l’industrie acéricole

30 janvier 2023

Texte de François Perrault, journaliste

Créé en 2002 et accrédité en 2010 par la Régie des marchés agricoles et alimentaires du Québec, le CIE représente tous les acheteurs autorisés* de sirop d’érable en grands contenants au Québec qui sont aussi, pour la plupart, des transformateurs de produits d’érable sur le territoire québécois. Il se veut leur porte-voix lors de la négociation d’une convention de mise en marché avec les PPAQ.

Bien que concurrents ici et ailleurs dans le monde, les acheteurs sont tous soumis aux mêmes conditions d’achat auprès de l’agence de vente des PPAQ en vertu des résultats de la négociation. À certains égards, le CIE agit donc de la même manière que ce qu’on voit dans d’autres secteurs agroalimentaires, comme le lait, les pommes de terre ou encore les légumes de transformation.

Quand il est question d’acheteurs dans un tel contexte, il ne s’agit pas de détaillants ou de grandes chaînes qui distribuent aux consommateurs. On parle plutôt ici de toute entreprise ou organisation en vente et en transformation de produits d’érable qui se procure du sirop d’érable d’une érablière québécoise.

Répondre à des enjeux majeurs

Les principaux objectifs de cet organisme représentant les acheteurs autorisés sont de favoriser une mise en marché harmonieuse du sirop d’érable et d’améliorer la capacité concurrentielle de l’ensemble de l’industrie. Actuellement, une soixantaine d’entreprises de transformation achètent du sirop d’érable du Québec sur une base annuelle. « On trouve au sein de ce groupe plusieurs joueurs majeurs qui se procurent bon an mal an au-delà de trois millions de livres de sirop d’érable, explique Jean-Marc Lavoie, directeur général du CIE. De plus, 72 % de la production annuelle québécoise de sirop d’érable est distribuée à l’étranger, dont les deux tiers aux États-Unis, notre principal acheteur. Par conséquent, il est nécessaire de régir le tout, notamment dans une volonté de transparence et d’établissement d’un même tarif pour tous les acheteurs. »

Sur le plan de l’exportation, ajoutons qu’un autre de leurs mandats est justement d’assurer l’ouverture et le développement de marchés géographiques, de même que d’étendre le bassin des utilisateurs des produits de l’érable.

Un système qui a fait ses preuves

Le dirigeant évoque aussi la fidélisation des marchés afin d’illustrer la pertinence du système mis en place. « Quand un transformateur va voir une grosse chaîne d’épiceries cliente, puis qu’il lui certifie que les prix du moment seront les mêmes pour les deux prochaines années grâce à la conclusion d’une convention de mise en marché, cela facilite la suite des discussions. » L’ampleur de la production et des achats subséquents représente un autre exemple démontrant l’efficacité de mécanismes centralisés. « L’an dernier, la demande pour du sirop d’érable a atteint 180 millions de livres. Or, la récolte annuelle du Québec en entier a totalisé 130 millions de livres. Par conséquent, nous avons dû aller chercher les 50 millions de livres manquantes dans la réserve stratégique. Une telle opération aurait été très complexe sans une instance comme la nôtre. »

Partenaire de l’industrie dans plusieurs dossiers

Cela dit, au-delà de sa participation à la structure de vente, le CIE joue également un rôle dans la promotion et la défense des intérêts de l’industrie du sirop d’érable, qu’il s’agisse des entreprises qui y œuvrent, de la distribution ou de la vente sous toutes ses formes. De plus, il représente ses membres auprès des différents ministères, des organismes gouvernementaux et de tout autre intervenant. Le CIE contribue aussi à l’établissement de normes commerciales de qualité, ainsi qu’à la gestion de la qualité des produits d’érable à tous les points critiques de la filière.

Outre Jean-Marc Lavoie — à la direction générale depuis juillet 2021 — et Sylvain Lalli à la présidence, son conseil d’administration se compose de 10 membres transformateurs, tous élus pour des mandats d’une année. Huit d’entre eux sont des membres de catégorie A (acheteurs de trois millions de livres de sirop d’érable et plus); les deux autres sont membres de catégorie B (acheteurs d’au moins 200 000 livres de sirop d’érable).

* Un acheteur autorisé doit posséder un site de réception afin de classer le sirop d’érable, en plus de détenir un compte bancaire dans une institution financière du Québec.

Actuellement, une soixantaine d’entreprises de transformation achètent du sirop d’érable du Québec sur une base annuelle.

Texte publié dans l’InfoSirop – Automne 2022