Mise en marché collective du sirop d’érable

S’unir pour avancer, ensemble

Qu’ils vendent de l’érable, des œufs, de la volaille, du porc ou des fruits et légumes, les producteurs agricoles du Québec ont souvent peiné à survivre. Par le passé, plusieurs rêvaient d’une mise en marché collective pour rétablir l’équilibre dans les rapports commerciaux entre les producteurs et les acheteurs, tout en permettant de stabiliser les prix et d’uniformiser les conditions de travail. Pour y arriver, ils ont su s’unir, mettre de côté leurs divergences et adopter une pensée commune et syndicale.

Le plan conjoint, un outil de mise en marché

Les plans conjoints sont des outils issus de la mise en marché collective en agriculture. Mécanismes de négociation et de mise en marché, ils déterminent les conditions de production et de commercialisation d’un produit donné. Chaque plan est décidé par référendum auquel doivent voter au moins 66 % des producteurs d’une fédération et d’un secteur. Le plan conjoint peut régir les conditions de production (mode de production, normes de qualité, gestion de l’offre, supervision de l’innocuité, etc.) et les conditions de mise en marché (prix au consommateur, transport, réserves, promotion, etc.).

Les conventions de mise en marché

À la suite de l’adoption du plan conjoint en 1989, les producteurs et productrices acéricoles du Québec (PPAQ) ont mis en place deux conventions de mise en marché : l’une visant le sirop d’érable (depuis 1998) et l’autre visant la mise en marché de l’eau d’érable pour fin d’embouteillage (depuis 2013). Ces conventions déterminent les conditions de vente des produits aux acheteurs, telles que les prix et les modalités de paiement des sirops ou des eaux par les acheteurs à l’Agence de vente des PPAQ. Dans ces deux cas, les PPAQ sont l’agent de négociation de tous ses membres acériculteurs face au Conseil de l’industrie de l’érable, qui est le représentant des acheteurs.

La Régie des marchés agricoles et alimentaires du Québec

Au Québec, c’est la Régie des marchés agricoles et alimentaires du Québec (RMAAQ) qui autorise la mise en place d’un plan conjoint et qui peut modifier le projet de plan conjoint qui lui est présenté. Lorsqu’un plan entre en vigueur, tous les producteurs visés par ce plan y sont assujettis, au même titre que tout autre règlement ou loi adopté par l’État. C’est aussi la Régie qui homologue ou qui arbitre les conventions de mise en marché applicables.


Le plan conjoint En acériculture

Il aura fallu presque 25 ans et 4 tentatives avant d’avoir un plan conjoint en acériculture. Approuvé par 84 % des producteurs et productrices acéricoles du Québec à l’occasion d’un référendum en décembre 1989, le plan conjoint permet de mettre en place des mécanismes de négociation et de mises en marché collectives du sirop d’érable. Le plan conjoint en acériculture est entrée en vigueur en février 1990.

Si devenir producteur acéricole à temps plein et en faire sa profession était presque impossible à imaginer avant la mise en marché collective, il existe maintenant de nombreuses régions au Québec où l’acériculture est devenue la principale production agricole. Le travail collectif des 13 300 acériculteurs et acéricultrices et celui de toute une filière permettent de créer un environnement stable pour l’industrie acéricole.

Le livre Si l’érable m’était conté et la vidéo 25e anniversaire permet d’en apprendre davantage sur les démarches qui ont mené à la création du plan conjoint en acériculture.

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