Faites connaissance avec les administrateurs et administratrices des PPAQ

Nancy Lagacé

Administratrice
Bas-Saint-Laurent–Gaspésie

Sise entre lac et montagne, l’Érablière du Lac Saint-Hubert a longtemps été un rêve pour Nancy et son conjoint Richard. Le couple d’entrepreneurs forestiers, résidents de Saint-Hubert-de-Rivière-du-Loup, disait souvent à ses enfants, chaque fois qu’ils voyaient la montagne au loin : « Un jour, cette érablière sera à nous ! » À l’automne 2012, leur rêve devient réalité : l’érablière tant convoitée est en vente. Sans hésitation, Nancy et Richard deviennent propriétaires de cette entreprise qui compte aujourd’hui 22 500 entailles. C’est le début de leur aventure acéricole, mais aussi d’une grande passion pour ce nouveau métier dont ils ont tout à apprendre.

le goût de l’aventure

Armés de leur courage, de leur goût de la découverte et aidés de leurs trois adolescents et de leur famille, les deux nouveaux acériculteurs entreprennent leur premier temps des sucres en 2013. Beaucoup de travaux sont effectués pour mettre à niveau l’érablière : électrification des stations de pompage, traçage de nouveaux chemins, remplacement de l’ensemble de la tubulure. Les premières années, Nancy sera la seule à y travailler à plein temps, son conjoint opérant toujours leur machinerie forestière : tout un changement pour Nancy qui était alors maman à la maison et responsable de l’administration de leur entreprise ! La femme déterminée qu’est Nancy ne se décourage pas pour autant : elle s’inscrit avec son conjoint à des cours en acériculture à Saint-Anselme. Décidés à connaître les tenants et aboutissants de ce métier, ils font le trajet quotidien aller-retour de 450 km. « On revenait à la maison à minuit. On retournait le lendemain pour suivre une autre formation », explique Nancy. « On voulait s’améliorer. »

le plaisir et la vie de famille avant tout

« Mon but premier, c’est d’être heureuse, d’aimer ce que je fais et de prendre du temps avec ma famille », exprime avec passion cette mère de trois enfants, maintenant adultes : Luc, Maxime et Jessica. L’acéricultrice au regard rieur croit d’ailleurs que le travail doit se faire dans le plaisir. C’est ainsi que plusieurs petits bonheurs ponctuent son quotidien : la tranquillité de la forêt le matin lorsqu’elle va dégeler les maîtres-lignes, les sorties en raquette pour faire les fuites, le pique-nique qu’elle partage avec son amie et employée lors d’une journée de travail en forêt. Son moment privilégié, qu’elle appelle aussi son cadeau de la journée, c’est en fin d’après-midi, vers 16 h, lorsqu’arrive le moment de faire bouillir. « Ça sent le bonheur ! », s’exclame-t-elle. « Je dois prendre quelques livres le printemps, parce que j’adore goûter au sirop chaud. »

 

une administratrice qui prend sa place

Tout juste un an après être devenue acéricultrice, soutenue par son conjoint, encouragée par un ancien administrateur et inspirée par Sylvie Laliberté, présidente du syndicat à l’époque, Nancy se lance et devient une administratrice du syndicat de sa région. Elle croit d’ailleurs que c’est en montrant l’exemple que d’autres femmes auront le désir de s’impliquer, parce que l’ajout de visions différentes est un plus pour l’organisation et qu’il y a un grand nombre d’acéricultrices chevronnées.

Un conseil en terminant ? « Mesdames, on n’est pas meilleures, mais on n’est pas pire que les hommes », dit-elle en riant.

Assemblée semi-annuelle de la FPAQ le 8 novembre 2018, Hôtel et Suites Le Dauphin, Drummondville.
Photo qui a servi pour la Journée de la femme 2020.

« Au départ, j’avais un peu peur de ne pas connaître assez ça, mais ce n’est pas vrai. Je me suis vite rendu compte, en jasant avec les acériculteurs, que j’étais capable de parler de mon entreprise autant qu’eux. »

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Juliette Grégoire