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Bianka Pagé

Administratrice
Mauricie

UNE ENTREPRENEURE DANS L’ÂME
L’Érablière Pagé, Savard et Filles est nichée en Mauricie dans le village de Saint-Alexis-des-Monts. C’est là que le rêve de Bianka Pagé a pris forme : devenir entrepreneure. Cette jeune femme enthousiaste, souriante et déterminée a fait de l’acériculture son choix pour concrétiser sa vision de créer sa propre entreprise. « J’ai étudié en administration pour démarrer une entreprise. Je n’ai pas tout de suite pensé à l’acériculture. Je croyais que la transformation alimentaire serait quelque chose que j’aimerais », explique Bianka. Un jour, ça y est, elle se dit que le sirop d’érable serait idéal pour son projet. C’est là qu’elle s’inscrit au DEP en acériculture à Saint-Anselme. « Pendant cette année de formation, je me suis rendu compte que j’adorais ça ! », ajoute Bianka.

Il n’en fallait pas plus pour que Bianka et son conjoint Maxime se mettent à la recherche d’une terre avec un potentiel acéricole. En 2014, ils deviennent propriétaires terriens à Saint-Alexis-des-Monts et, au même moment, l’autre rêve de Bianka se réalise : elle attend son premier enfant. « Je pensais avoir le temps de partir l’entreprise avant de tomber enceinte, mais c’est arrivé tout de suite ! », mentionne-t-elle en riant. « Finalement, on a décidé de fonder la famille avant l’érablière. » Ce sont donc Océane, Émy et Èva, ses 3 petites filles qui la comblent de joie, qui seront ses premiers projets.

DE MAMAN À LA MAISON À ACÉRICULTRICE
Devenue maman à la maison, le rêve d’entrepreneure ne quitte pas pour autant Bianka. En août 2018, après avoir tenté sa chance à deux reprises, le sort la favorise enfin : elle obtient ses 4 000 entailles de contingent pour la relève. Avec un bébé d’un mois et demi et 2 autres petites de 2 ans et 3 ans et demi, Bianka et Maxime prennent les bouchées doubles afin de pouvoir être prêts à produire dans les délais prescrits. « On a fait tout ça, bâtir la cabane et installer la tubulure, en un an et demi avec nos 3 filles à nos côtés. Puis, tout ça avec une première saison en 2020 en pleine pandémie », mentionne Bianka avec résilience.

PLUSIEURS DÉFIS ATTENDAIENT BIANKA
En tant que jeune femme, maman, entrepreneure et acéricultrice, plusieurs défis attendaient Bianka : manque de sommeil, investissements financiers, recherche des meilleurs équipements, installations en forêt ainsi que, étonnamment pour elle, se faire une place comme femme dans ce milieu. « C’est un peu plate comme défi, mais c’en est un. Malgré que ce soit moi qui ai suivi un cours en acériculture, plusieurs intervenants, qui me connaissaient déjà dans le domaine, parlaient plus à mon chum qu’à moi, explique Bianka. Pourtant, c’est moi qui suis à temps plein dans cette entreprise. C’est mon idée et mon projet, même si mon conjoint me soutient pleinement. »

ADMINISTRATRICE AVEC LE CHAPEAU DE LA RELÈVE
À l’automne 2018, Bianka assiste à sa première rencontre d’information des PPAQ et assemblée de son syndicat acéricole en tant qu’acéricultrice. C’est ce soir-là que commence l’implication syndicale de la jeune acéricultrice. « Je crois que si ça n’avait pas été du poste réservé à la relève, je ne serais pas administratrice. J’aurais pensé que je n’avais pas ma place parce que je n’en connaissais pas assez », explique Bianka. Elle se dit extrêmement fière d’agir à titre de relève en acériculture. Pour elle, être administratrice est aussi une occasion de rencontrer d’autres producteurs acéricoles, de se tenir informée et de comprendre les fondements derrière chacune des décisions.

« Ça me fait vraiment plaisir de représenter les dilemmes que vivent les jeunes. Que ce soit en démarrage ou pour la reprise d’une entreprise, relève rime souvent avec importants investissements financiers, ou encore être nouveaux parents et devoir concilier entreprise et famille. J’aime me faire la porte-parole de cette réalité. »

Plus que tout, pour Bianka, siéger comme administratrice veut dire rester elle-même : une femme. « On n’a pas besoin de parler plus fort que les hommes. Notre façon d’être est différente, ça fonctionne aussi », affirme-t-elle.

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Dany Fortier